Communiqué de Presse I Une nouvelle étude suggère que l’usage de la télémédecine peut améliorer l’accès à l’IVG en France

 

Une nouvelle étude publiée dans la Revue Médicale Britannique de la Santé Sexuelle et Reproductive suggère que l’usage de la télémédecine dans le cadre de l’IVG, une mesure temporaire autorisée en France dans le contexte de la pandémie de Covid-19, peut permettre de mieux répondre aux besoins et aux préférences des patientes en matière de confidentialité, d’intimité et de confort, tout en facilitant l’accès à l’IVG et en permettant une approche plus personnalisée, et ce même au-delà de la pandémie.

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Marion écrit à Women on Web : « Je sais que l’avortement est légal en France, mais je vais vous expliquer pourquoi je ne peux pas recourir à l’IVG ici. Mon compagnon est un homme violent, et je ne pourrais pas me rendre dans un hôpital ou un centre hospitalier sans qu’il ne le sache. »

À ce jour, l’accès à l’avortement reste difficile pour une partie de la population. Une étude récente réalisée avec les données de Women on Web au Laboratoire Interdisciplinaire d’Évaluation des Politiques Publiques de Sciences Po (LIEPP) montre que les femmes souhaitant avoir recours à l’IVG en France rencontrent encore des difficultés pour y accéder. L’étude montre que les jeunes femmes âgées de 18 à 25 ans ont deux fois plus de risque d’être stigmatisées et de rencontrer des difficultés financières dans leur parcours d’avortement que les femmes de 36 ans et plus. Elles sont d’autre part deux fois plus à même de préférer l’autonomie de l’IVG par téléconsultation.

Pourquoi les femmes choisissent l’avortement par téléconsultation : les motivations au delà de la pandémie

 

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L'étude montre que les confinements en 2020 ont poussé les femmes à utiliser davantage la téléconsultation pour recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Cependant, les motivations pour l'usage de la téléconsultation dans le cadre de l'IVG médicamenteuse vont au-delà des conditions uniques de la pandémie. Les besoins et les préférences en matière de confidentialité (46,2%), d’intimité (38,3%) et de confort (34,9%), suivis par la pandémie du Coronavirus (30,6%) étaient parmi les raisons les plus fréquemment mentionnées par les femmes pour recourir à l'IVG par téléconsultation par le biais de Women on Web en France. Les chercheurs ont noté une volonté d’autonomie pour l’avortement : 28.6% des participants à l’étude qui expliquent leur préférence pour l’IVG par téléconsultation par leur volonté de gérer par elles-mêmes leur avortement.

La mesure d’IVG par téléconsultation a été prolongée jusqu’en septembre 2021 en France et peut être pratiqué jusqu’à 9 semaines d'aménorrhée. Les patientes peuvent prendre rendez-vous en ligne et retirer les comprimés abortifs en pharmacie (sur présentation d’une ordonnance de délivrance exceptionnelle), pour gérer leur avortement chez elles sans la supervision directe d’un professionnel de la santé. Avant la pandémie, l’avortement médicamenteux était autorisé jusqu’à 7 semaines d'aménorrhée à domicile et l’usage de la téléconsultation n’était pas autorisé. Les pilules abortives n’étaient pas disponibles en pharmacie et les femmes étaient obligées de se rendre en clinique, à l’hôpital ou au planning familial pour prendre la première pilule abortive en présence d’un professionnel de santé.

L’IVG par téléconsultation : une révolution pour les femmes

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) encourage la possibilité de gérer soi-même l’avortement médicamenteux à domicile jusqu’à 12 semaines de grossesse. L’OMS suggère en outre que cette méthode d’avortement médicamenteux est sécurisée, acceptable et économique; elle améliore également l’autonomie en permettant aux individus d’exercer le contrôle de leur corps et du processus d’avortement, en même temps que leur capacité à optimiser leur confort en réalisant l’IVG à domicile. En France, la Haute Autorité de la Santé (HAS) souligne que « l’accès à l’avortement doit être rapide et facile ; les consultations médicales en amont de l’avortement peuvent être réalisées en face-à-face ou par téléconsultation, avec l’accord de la femme et si le médecin ou la sage-femme en a la possibilité ».

« La télémédecine peut tout changer pour les femmes » déclare Hazal Atay, auteure principale de l’étude, chercheuse au LIEPP de Sciences Po.

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« Des recherches précédentes ont montré que l’usage de la télémédecine pour l’avortement médicamenteux au cours du premier trimestre de la grossesse est sécurisé, efficace et acceptable, et a le même taux de succès que les avortements médicamenteux en clinique. Notre recherche suggère qu’étendre la télémédecine pour l’avortement au-delà de la pandémie et qu’adopter un modèle hybride offrant à la fois des services d’IVG en clinique et par téléconsultation à domicile peut aider à mieux répondre aux besoins et aux préférences des femmes, en améliorant l’accès et la qualité des services d’IVG en France », explique-t-elle.

 

L’étude est disponible en accès libre : https://srh.bmj.com/content/early/2021/07/28/bmjsrh-2021-201176

 

Pour toute information, merci de contacter info@womenonweb.org.

 

Lire le communiqué de presse en ligne ici

 

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*Le nom a été changé par mesure d’anonymat. 

 

Dernière mise à jour : 29 juillet 2021